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Petites soeurs des Tiny Houses, découvrez les Cahutes !

05mai
Petites soeurs des Tiny Houses, découvrez les Cahutes !

Aujourd'hui je vous invite à découvir le concept des Cahutes, développé par Thomas Longhi, un véritable passionné du mico-habitat et surtout du bois. Thomas a imaginé et produit une sorte de Tiny House, plus petite, qui fleurte avec la caravane et est donc beaucoup plus agile et transportable qu'une Tiny House. Je sais pas ce que vous allez en penser, mais moi je suis fan, autant de ces adorables petites cahutes au design bien léché, que du personnage haut en couleur d'une générosité débordante ! Thomas, il vaut la peine d'être connu ! :)


Bonjour Thomas. J’ai découvert ton concept des Cahutes et je suis fan. Comment t’est venue l’idée ? 

Je suivais le mouvement Tiny aux USA et en Nouvelle Zélande depuis plusieurs années et j’avais envie de proposer en France une version de ces micro habitats qui sont adaptés à l’échelle européenne. Là-bas c’est l’auto certification qui prime et on peut construire ce que l’on veut, voyager avec, il y a peu de contraintes. Ici, tout est très normé. L’homologation caravane me semblait donc fondamentale, pour avoir une vraie liberté de mouvement. Là-bas tout est XXL et chez nous tout est XS. Pour pouvoir manoeuvrer sur des petites routes de campagne ou rejoindre les bords de mer il me paraissait intéressant de réduire encore la taille de ces maisons roulantes. Et puis j’avais en tête les maisons Islandaises, minuscules dans l’immensité. Alors, en combinant tout ça, la Cahute s’est peu à peu dessinée toute seule.

cahute-tiny-house.jpg

Elles sont vraiment belles et me font penser aux cabanes de pêcheurs que l’on trouve en bord de mer, un peu comme sur le bassin d’Arcachon. D’où vient l’inspiration du design ? As-tu travaillé avec un architecte ? 

J’ai sans doute été inspiré malgré moi par les maisons de bord de mer du nord Bretagne, où je vis, avec leurs toits pointus et leurs bardages peints pour lutter contre les agressions des embruns. Et puis je voulais une architecture qui valorise le paysage plutôt qu’elle ne l’encombre, une petite maison que des riverains seraient heureux d’avoir provisoirement comme voisine. Je l’ai dessinée avec mon fils et sa maman, par essais successifs, en volant des scotchs par terre le dimanche matin pour chercher un agencement qui fonctionne pour nous trois. Une conception empirique, en somme!

Les cahutes sont-elles fabriquées en ossature bois comme les Tiny House classiques ? 

L’ossature que j’ai développé diffère des ossatures plateforme traditionnelles, ou plutôt communément utilisées par les constructeurs de tiny. En général on reprend les principes MBOC et on diminue un peu les sections, mais ayant eu l’occasion de démonter souvent des murs de maisons à ossature bois dans ma carrière de menuisier-charpentier j’avais quelques réserves sur la longévité de cette technique pour une construction soumise à beaucoup de vibrations. En résumé je ne voulais pas prendre le risque de l’armoire IKEA qui prend du jeu dès qu’on la déplace trop souvent d’un bout à l’autre de la chambre. La technique que j’utilise est donc un mix d’ossature plateforme et de colombage, avec des emboîtements pour tous les bois et un collage à la caséine de l’ensemble de la structure. Une technique plus proche du meuble que du bâtiment, finalement.

Quelles sont les contraintes pour tracter la cahute ? Type de véhicule, poids volume etc ? 

Les modèles vont de 1000kg à 1600kg. Jusqu’à 1300kg (le poids de la Cahute Classic) on peut tracter avec un simple permis B et une berline, en ayant soin de vérifier d’abord sur sa carte grise le PTRA autorisé. Un autre avantage du poids réduit est que l’on n'est pas obligé de faire appel à un voisin agriculteur pour tirer au tracteur la maison dès que l’on veut s’installer sur un coin d’herbe. J’aime l’idée de la mobilité y compris sur un même terrain, pour orienter la maison selon les saisons, les humeurs, les usages…

J’ai vu que l’on pouvait en louer une. Comment ça se passe concrètement ? 

Il suffit de se rendre sur le site internet et de sélectionner ses dates et son utilisation, itinérante ou sédentaire. En itinérant, les locataires viennent à l’atelier, attèlent la maison et partent en voyage, puis la rapportent à l’atelier au terme de leur location. En sédentaire, nous livrons la maison chez eux, aucun raccord aux réseaux n’est nécessaire puisque la Cahute est autonome, et nous venons la rechercher à la fin de la location. 

thomas-longhi.jpg

Tu proposes des formations et des ateliers. Peux-tu nous en dire plus car nos lecteurs sont très en demande. Y’a-t-il des dates prévues les prochaines semaines ? Où est ce que ça se passe ? 

Le planning des formations et des stages est disponible sur le site. Les réservations se font en ligne. Les formations sont personnelles et visent à accompagner les porteurs de projet de l’idée à la validation du modèle, pour assurer la faisabilité de leur projet et faire en sorte que lorsqu’ils commande leur châssis ils soient certains de pouvoir mener la construction à son terme. Les stages se font en petits groupes et comportent un volet théorique et un volet pratique, en atelier, à travers la réalisation de grandes maquettes à l’échelle (dans le cas des ossatures) et de petites pièces de mobilier (dans le cas de l’agencement et de la menuiserie)

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J’imagine que dans la mise en place de ton concept, tu as eu des belles surprises mais aussi des difficultés. Quelles anecdotes pourrais-tu partager avec nous ? 

Je crois que dans la réalisation d’un prototype le sentiment principal est… la peur! Peur d’être trop lourd à la pesée, peur que ça s’écroule au premier dos d’âne, peur des fuites les jours de tempête, peur d’un refus d’homologation. Un événement a symboliser tout cela en même temps: le jour du passage à l’homologation, les agents de la DREAL ont passés plus d’une heure à éplucher le dossier, à mesurer la Cahute dans tous les sens, à contrôler chaque pièce. Visages fermés, regards en coin, silences. J’étais partis à 5h du matin de Saint Malo de peur d’avoir un problème sur la route de Rennes pour cette première sortie et j’étais en miettes. Au bout d’un moment ils ont refermé le dossier et ont juste dit « bon, OK » et ils ont sorti les téléphones et commencés à se prendre en photo devant la maison, sur la mezzanine, de vrais gosses! C’est un peu ça la construction d’une tiny, des centaines d’heures de doutes et de fatigue et au final une satisfaction qui la rend encore plus belle.

J’ai senti un fort engagement écologique et une vraie passion de la mobilité. Qu’est ce que tu aurais envie de dire au passionnés d’habitat mobile ? Des conseils, des astuces, des recommandations ! 

La première chose ça serait ça: pourquoi voulez-vous des roues? Si c’est juste pour une question de permis de construire je crois que ça ne tient pas, ou pas longtemps, ou en restant cachés… ce qui me passionne dans ce mouvement c’est la créativité des utilisateurs en terme d’usage, surtout. Qu’est-ce qu’on va bien pouvoir inventer comme façon de vivre une fois qu’on met des roues sous notre maison?

Et pour ce qui est de l’écologie, il me semble qu’aujourd’hui cela va de soi. Les matériaux naturels sont chers (et encore ça reste discutable…) mais en réduisant la surface de nos habitats on peut s’offrir des matériaux merveilleux, sains, qui sentent bon, qui durent longtemps, qui sont beaux à regarder et agréables à toucher. Pourquoi se priver?

Merci Thomas pour ton témoignage super enthousiaste et le plaisir que procure la rencontre avec ton aventure ! On te souhaite le meilleur et une belle réussite dans ce projet de vie !

Pour en savoir plus : http://cahute.eu/